Les investissements dans le monde 2018 identifient les défis auxquels les pays en développement seront confrontés pour attirer les investissements internationaux en vue d’un développement industriel inclusif et durable. Ces défis sont particulièrement prononcés en Afrique, où le niveau de transformation économique reste faible, malgré une période de forte croissance économique et d’abondantes opportunités. La part de l’industrie manufacturière dans le PIB des pays africains reste faible et a encore diminué ou stagné à 10% au cours de la dernière décennie selon le Forum Mondial de l’investissement 2018.

Après l’industrialisation de nombreux pays européens et asiatiques, les pays africains en développement s’efforcent maintenant de réaliser leur propre développement inclusif et durable, une nouvelle voie vers l’industrialisation, qui, par rapport à l’ancien modèle de croissance, devrait causer moins de problèmes environnementaux sur le long terme tout en favorisant de manière considérable la réduction de la pauvreté et la promotion de l’emploi.

L’incontournable industrialisation de l’Afrique

L’industrialisation est fondamentale pour le développement économique d’un pays. Aucune région au monde n’est parvenue à la prospérité sans elle, c’est la raison pour laquelle les dirigeants africains en ont souligné l’importance, pour une croissance inclusive et résiliente du continent.

Le rôle de l’industrialisation en Afrique est articulé dans le “Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique” (AIDA), et réaffirmé dans l’Agenda 2063 qui recommande la promotion de plans sectoriels et de productivité ainsi que des chaînes de valeur régionales. Les dirigeants du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD), de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel (ONUDI) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) ont conjugué leurs efforts pour aider l’Afrique à mettre en œuvre ce projet d’industrialisation pour sa transformation industrielle.

Pour industrialiser l’Afrique, la Banque africaine de développement œuvre à mobiliser des fonds, à réduire les risques liés aux investissements du secteur privé et à tirer parti des marchés de capitaux. Cela est capital pour faire avancer le programme industriel du continent et bâtir l’Afrique du XXI e siècle en mesure d’occuper la place qui lui revient dans les chaînes de valeur mondiales.

Au cours des prochaines décennies, l’Afrique est en passe de devenir le continent le plus jeune et le plus peuplé du monde, avec une population en âge de travailler qui devrait croître d’environ 70% pour atteindre les 450 millions d’ici 2035. La création d’emplois en Afrique ne suit pas la croissance de la main-d’œuvre et une grande partie de la population rurale, les pauvres en milieu urbain, les femmes et les jeunes n’ont pas bénéficié de la croissance économique. Le chômage et l’inégalité restent beaucoup trop élevés.

Le lancement d’un programme d’industrialisation axé sur les produits de base exigera, entre autres, un investissement dans la science, la technologie et l’innovation, le développement humain, les infrastructures fiables et les services sociaux, ainsi qu’un approvisionnement énergétique stable. Mais surtout, ce programme nécessitera une base financière et des partenariats solides.

C’est dans ce contexte que la Position africaine commune sur le programme de développement s’est prononcée pour un nouveau paradigme de développement qui donnerait plus de poids aux ressources nationales et aux formes novatrices de financement dans le portefeuille de financement du développement de l’Afrique. Pour ce faire, le pilier de la Position – finances et partenariats demande aux pays africains d’intensifier la mobilisation des ressources intérieures, notamment par les moyens suivants : expansion et inclusion des circuits financiers ; renforcement de la couverture et l’administration des structures fiscales ; et approfondissement des marchés de capitaux. Ce pilier exhorte aussi les décideurs à mettre un frein aux flux financiers illicites et à maximiser les possibilités de mettre en place des modes de financement novateurs.

Le développement industriel inclusif et durable (ISID), comment ?

  • Créer et partager la prospérité

La croissance économique repose sur l’esprit d’entreprise, une diversification économique continuelle, des relations commerciales accrues ainsi que la modernisation industrielle et l’innovation technologique.

Les pays africains doivent s’adapter à un nouveau modèle d’industrialisation et à un développement inclusif et durable fondé sur leurs propres conditions nationales pour apporter la prospérité à leur peuple.

Les dirigeants africains doivent s’engager à industrialiser leurs pays afin d’apporter la prospérité à leurs citoyens, donc si c’est le seul moyen de le faire, ils doivent s’adapter au développement inclusif et durable.

L´expérience de la dernière décennie a montré que la prospérité partagée a été dans la plupart des cas fondée sur les progrès accomplis pour absorber la main-d’œuvre plus efficacement dans des emplois industriels à revenu plus élevé.

  • Protéger l’environnement

Tout progrès en matière d’éradication de la pauvreté sera de courte durée si nous ne parvenons pas à atteindre la croissance économique nécessaire dans un cadre respectueux de l’environnement.

Les décideurs et les leaders d’opinion de toutes les tendances du spectre politique encouragent le développement industriel inclusif et durable (ISID) comme un outil pour créer des emplois plus qualifiés, pour l’édification de sociétés plus équitables, et pour la protection de l’environnement, tout en soutenant la croissance économique. L’ISID va nous aider à promouvoir activement le passage à une nouvelle étape de la mondialisation qui soit inclusive et durable.

  • Un partenariat pour la prospérité

Les partenariats associant plusieurs parties prenantes sont essentiels pour gérer efficacement la transition vers un développement industriel inclusif et durable.

Les efforts pour réduire la pauvreté et mettre en œuvre des stratégies de développement industriel exigent un financement adéquat. Comme la plupart des pays en développement éprouvent des difficultés pour attirer des investissements et accéder aux connaissances et solutions adaptées à leurs défis constants, il est essentiel de renforcer la coopération internationale concernant le développement industriel à tous les niveaux.

  • Vers un avenir prospère pour tous

 

La véritable question en ce qui concerne l’industrialisation n’est pas de savoir si elle devrait être une priorité de développement. La véritable question est de savoir quel genre d’industrialisation devrait être priorisée afin de maximiser les synergies avec l’agenda de développement mondial en vue d’atteindre l’objectif premier de parvenir à un développement durable et à la prospérité pour tous.

Nous croyons que le développement industriel inclusif et durable fournira un canevas solide pour notre économie mondiale tout en partageant la richesse dans toutes les sociétés et en protégeant de l’environnement. Il s’agit de la prochaine révolution industrielle. Elle sera caractérisée par un partenariat où les gouvernements, le secteur privé et d’autres intervenants collaboreront pour la réalisation de cette transformation.

Baobab News

La Rédaction

Sourour MARAI

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