L’intégration régionale est depuis longtemps un objectif stratégique pour l’Afrique. Pourtant, malgré un certain succès dans l’élimination des tarifs au sein des communautés régionales, le marché africain reste très fragmenté. L’Union africaine (UA), en tant que bloc économique, correspond à 54 États membres et occupe une position très basse dans la classification économique mondiale. Le continent africain abrite 14,8% de la population mondiale; il représente moins de 3% du PIB mondial et reçoit 3% des investissements étrangers directs. En ce qui concerne le commerce mondial de marchandises, le continent représente que 1,8% des importations et 3,6% des exportations. Ces taux sont encore plus bas dans le secteur des services, ce qui correspond à 1,7% des importations et 1,8% des exportations.
L’UA reconnaît huit communautés économiques régionales (CER), qui se composent principalement de blocs commerciaux et, dans certains cas, impliquent une coopération politique et des unions monétaires. Les huit communautés forment les piliers de la Communauté économique africaine (CEA). La plupart d’entre eux ont suivi des voies diverses et largement non coordonnées, et les délais de libéralisation des échanges entre leurs membres n’ont pas été respectés. Ils ont essayé de suivre une séquence principalement basée sur la théorie standard de l’union douanière. Par exemple, ils ont commencé comme zones de libre-échange, passant à l’union douanière et à la communauté économique. Cependant, un tel séquençage et stimulation a été difficile à suivre dans de nombreuses CER. De plus, certains ont commencé comme des accords de coopération qui ont évolué pour intégrer les questions commerciales et n’ont pas encore mis en œuvre leurs zones de libre-échange (ALE).
Les huit CER en Afrique sont répertoriées par ordre chronologique (Voir figure):
• Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) créée en 1975;
• Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) créée en 1983;
• Union du Maghreb arabe (UMA) créée en 1989;
• Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) créée en 1992;
• Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) créé en 1993;
• Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) créée en 1996;
• Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) créée en 1998; et
• Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) créée en 1990.
Trente-neuf pays sur 54 pays sont membres de plus d’une des huit CER. En fait, le Burundi, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Érythrée, la Libye, l’Ouganda et le Soudan sont chacun membres de trois CER. Il est important de mentionner qu’environ 80% de tous les volumes échangés intra-africains transitent par les CER. En tant qu’éléments constitutifs et bras d’exécution de l’UA, les CER ont été au cœur de divers programmes de transformation du continent, notamment le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) adopté en 2001 et l’Agenda 2063 de l’UA adopté par son sommet en janvier 2015. Les huit CER ne constituent pas seulement des éléments clés de l’intégration économique en Afrique, mais sont également des acteurs clés travaillant en collaboration avec l’UA pour assurer la paix et la stabilité dans leurs régions.
Mots clés : Afrique, Actualités, Economie, Intégration régionale, Communautés économiques, CER, CEDEAO, CEEAC, UMA, SADC, COMESA, IGAD, CEN-SAD, EAC
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Baobab News
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