Le nouveau gouvernement a constaté que la situation économique est particulièrement vulnérable à la détérioration de l’économie mondiale en raison de la pandémie de coronavirus et de la volatilité des prix du pétrole. La Tunisie a un double déficit et une dette élevés, des stocks tampons limités, une croissance faible, une stagnation de l’emploi et des taux d’inflation relativement élevés.

L’aggravation de la pandémie aura un impact négatif sur le tourisme, les exportations et la demande intérieure, et donc sur la croissance, l’emploi et la vulnérabilité des ménages. Le renversement brutal récemment observé de la dynamique des prix du pétrole accentuera la pression sur le solde courant et les finances publiques.

Avec la diffusion de COVID-19 dans le monde entier, perturbant les voyages et le commerce et restreignant les interactions sociales, l’économie devrait se contracter de 4% en 2020. La prémisse de ces prévisions est de mettre en œuvre deux à trois mois de mesures d’aliénation sociale, l’impact des restrictions sur les voyages d’été et la contraction rapide de l’industrie du tourisme, et l’ouverture progressive du gisement de Navarre. Les perspectives sont sujettes à d’importants risques à la baisse liés principalement à la pandémie de coronavirus.

Avec la baisse des prix du pétrole et le resserrement de la politique monétaire, l’inflation devrait continuer de baisser. En cas d’interruptions continues des échanges avec l’Europe et la Chine, les pressions inflationnistes peuvent être plus fortes, ce qui peut obliger les importateurs à ajuster leurs chaînes d’approvisionnement et à pénétrer les marchés des pays où les coûts peuvent être plus élevés. Le taux de pauvreté devrait dépasser 3 % en 2020 si l’on utilise le seuil de 3,2 dollars par jour en parité du pouvoir d’achat et s’établir à environ 0,3 % si l’on applique le seuil de pauvreté fixé au niveau international.

Les principaux risques auxquels la Tunisie est confrontée sont liés à la pandémie de COVID-19 et aux fluctuations des cours mondiaux du pétrole. La détérioration de la pandémie mondiale entraînera une nouvelle détérioration des perspectives économiques mondiales, une perturbation continue du commerce mondial et des chaînes de valeur, ainsi que des restrictions de voyage et des délais dépassant les attentes. Les activités économiques du monde et de la Tunisie, tout en prenant des mesures d’isolement social, vont réduire la consommation intérieure. Cette augmentation sera préjudiciable à l’activité économique de la Tunisie, en particulier pour le tourisme et les exportations. Il en résultera un nouveau ralentissement de la croissance et de la création d’emplois, une réduction des recettes publiques et la possibilité d’augmenter le prix des marchandises importées et de provoquer l’inflation. Cette situation et la pandémie pourraient entraîner une réduction des investissements directs étrangers et des envois de fonds étrangers, ce qui aura un impact sur le budget et le solde courant et les réserves de change du pays.

Le récent renversement de la baisse des cours mondiaux du pétrole affectera les comptes budgétaires et extérieurs. La perturbation des marchés mondiaux des capitaux et la situation économique de certains pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord peuvent rendre plus difficile le financement des déficits budgétaires et extérieurs, mais la Tunisie dépend encore principalement du financement multilatéral. Sur le plan intérieur,  il existe d’autres risques liés aux réformes (compte tenu des récentes élections et de la mise en place d’un nouveau gouvernement), des tensions politiques et de la détérioration de la sécurité, qui ont un impact négatif sur l’investissement et le tourisme. Les conséquences de l’instabilité dans les pays voisins peuvent mettre en danger la stabilité économique.

 

Source : Banque mondiale

Mots clés : Afrique, Actualités, Economie, Covid-19, Banque mondiale, Tunisie

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