La création de la Zone de libre-échange continentale africaine, l’un des projets phares de l’Agenda 2063, représente une étape cruciale dans le cheminement de l’Afrique vers l’opérationnalisation d’un marché intégré destiné à aboutir à la formation d’une communauté économique africaine. La signature de l’Accord établissant la zone de libre-échange continentale africaine est une réalisation historique marquante qui marque le franchissement d’une étape importante dans la longue histoire de l’intégration régionale du continent.

L’intégration régionale qui met uniquement l’accent sur la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires, à elle seule, ne peut pas atteindre les objectifs déclarés de promotion du développement durable pour le continent, mais doit s’accompagner du renforcement des capacités de production, de l’accélération de la transformation structurelle et la libération du potentiel du secteur privé. Les exigences essentielles comprennent la promotion de l’entreprenariat national, la mobilisation des ressources nationales, la stabilité politique et la paix, et la mise en place de structures et de mécanismes institutionnels appropriés pour assurer une répartition équitable des coûts et des avantages socioéconomiques dans les 54 pays africains d’une manière politiquement acceptable pour tous.

L’Afrique a besoin d’une intégration plus profonde qui va au-delà de la seule libéralisation tarifaire préférentielle. L’intégration régionale en Afrique n’est pas censée être un programme de protectionnisme pour le commerce et les investissements, destiné à renforcer la compétitivité de l’Afrique derrière les murs et à réduire considérablement les partenariats de développement du continent avec les partenaires commerciaux extérieurs.

La zone de libre-échange continentale africaine, qui sera la plus grande zone de libre-échange depuis la formation de l’OMC en termes de nombre de pays participants, marque un tournant décisif pour l’Afrique en termes d’accélération du commerce, d’investissement et d’industrialisation sur le continent et de mobilisation stratégique L’Afrique en tant qu’acteur économique clé sur la scène mondiale.

La libéralisation préférentielle des échanges est un instrument politique essentiel qui peut façonner à la fois la taille et la répartition des gains économiques vers les pays africains, générés dans les chaînes de valeur régionales et la stratégie d’industrialisation de l’Afrique. Le rôle des règles d’origine est de faire en sorte que les avantages de la libéralisation préférentielle des échanges profitent aux membres de la Zone de libre-échange continentale africaine.

Quelles sont les règles d’origine?

Les règles d’origine sont les règles de détermination du pays d’origine des marchandises. Selon la CNUCED, «les règles d’origine sont comme un passeport pour qu’un produit entre dans une zone de libre-échange et circule sans être soumis à un droit». L’Organisation mondiale des douanes déclare que «le rôle fondamental des règles d’origine est la détermination de la nationalité économique par opposition à la nationalité géographique d’un produit donné» et déclare également ce qui suit: «Les règles d’origine sont utilisées comme une mesure commerciale importante . Ils ne constituent pas en soi un instrument commercial et ne doivent pas être utilisés pour poursuivre des objectifs commerciaux directement ou indirectement ou en tant que mesure politique. Les règles d’origine sont utilisées pour traiter différents instruments de politique commerciale et elles peuvent être utilisées pour atteindre des objectifs spécifiques de politiques nationales ou internationales. »

Sources : CNUCED, 2016c; Organisation mondiale des douanes, 2012

La manière dont les règles d’origine et la libéralisation préférentielle des échanges sont traitées dans la zone de libre-échange continentale affectera directement la taille et la répartition des avantages économiques entre les pays membres et, en fin de compte, la volonté politique des membres de faire progresser l’intégration régionale pour créer une communauté économique africaine. La raison d’être des accords commerciaux régionaux est de donner aux membres un accès préférentiel, par rapport aux non-membres, aux marchés de tous les pays membres et, ce faisant, de soutenir le commerce régional des produits intermédiaires et finaux. Pour être éligible aux taux de droits préférentiels qui s’appliquent uniquement aux membres lors de l’exportation dans le cadre d’accords commerciaux régionaux, chaque pays membre doit satisfaire à un ensemble de conditions d’éligibilité, qui comprennent les exigences d’une clause de statut originaire, selon laquelle les marchandises échangées, ou un certain pourcentage du contenu des marchandises échangées doit provenir de la zone commerciale régionale.

 

Source : Economic Development in Africa Report 2019

Mots clés : Afrique, Actualités, Economie, Zone de libre-échange continentale africaine, Règles d’origine, Libéralisation préférentielle

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