L’agriculture a toujours été un pilier de l’économie ivoirienne. C’est une source d’emploi et de richesse inégalée pour un pays disposant de suffisamment de terres arables pour soutenir un secteur primaire d’une rare diversité dans la sous-région. C’est précisément pour renforcer ce rôle de grenier agricole de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que le gouvernement a fait de la consolidation du secteur une composante clé de son Plan National de Développement (PND) 2016-2020, avec pour objectif d’améliorer de manière significative le taux de transformation des matières premières agricoles.

Depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le secteur agricole a été l’un des principaux moteurs de sa croissance économique. Si nous incluons la foresterie, la chasse et la pêche, ainsi que la production animale, le secteur primaire dans son ensemble représente plus d’un quart de la création de richesse nationale chaque année. Ainsi, lorsque le gouvernement a élaboré les différents plans de développement mis en œuvre depuis 2012 pour mettre le pays sur la voie de l’émergence économique, sa consolidation et sa modernisation sont devenues une priorité. En transformant localement ses matières premières agricoles, la Côte d’Ivoire entend transformer l’ensemble de la structure de son économie, tout en créant des emplois indispensables à ses jeunes.

Grands plans nationaux

L’agriculture étant au cœur de la croissance économique de la Côte d’Ivoire, le secteur et ses parties prenantes bénéficient de plans d’appui et de développement successifs et complémentaires. Par exemple, le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA), couvrant la période 2012-2015, a d’abord été mis à jour, puis renforcé par le Plan National de Développement (PND) 2016-2020 . Les objectifs sont toujours ambitieux: porter la croissance du secteur à 9% par an, de manière à stimuler l’ensemble de l’économie nationale tout en garantissant la sécurité alimentaire dans tout le pays; promouvoir la transformation locale des produits agricoles et encourager la construction d’un tissu agro-industriel, afin de créer plus de deux millions d’emplois et ainsi réduire la pauvreté.

La Côte d’Ivoire produit 800 000 tonnes de noix de cajou chaque année. © WICHITPONG / Une plantation d’ananas à Koutrou. © DR

Un potentiel inégalé dans la sous-région

Le potentiel agricole naturel de la Côte d’Ivoire est inégalé dans la sous-région en termes de climat, de ressources en eau et de terres arables, avec plus de 13 millions d’hectares de terres cultivables encore disponibles. Déjà le plus grand producteur mondial de fèves de cacao et le deuxième plus grand producteur de noix de cajou, le pays a été en mesure de diversifier sa production et se classe parmi les principaux producteurs africains dans certains secteurs clés, de l’huile de palme au caoutchouc, du coton au café et aux bananes aux ananas. L’agriculture de subsistance, qui comprend une grande variété de tubercules et de céréales, a également vu ses volumes augmenter à un point tel qu’elle est désormais en mesure de couvrir l’ensemble des besoins à l’échelle nationale. Ce n’est pas encore le cas dans le secteur de l’élevage qui, malgré sa nature dynamique, ne produit pas suffisamment pour répondre à la demande intérieure de viande et de lait. 

La transformation comme facteur de croissance

Pour créer des emplois et de la richesse, la Côte d’Ivoire vise à valoriser ses cultures de rente en les transformant avant de les exporter, notamment ses deux secteurs les plus importants. Actuellement, 30% des fèves de cacao sont transformées localement, ce qui est encore loin des 50% visés par le NPD, mais de nouvelles incitations fiscales pour motiver les industriels vont bientôt être introduites. Une attention particulière est également accordée au secteur de la noix de cajou car, bien qu’elle soit le plus grand producteur d’Afrique, la Côte d’Ivoire ne transforme toujours que localement 10% des 800 000 tonnes de noix de cajou produites chaque année. Étant donné que le secteur emploie déjà près de 250 000 personnes, principalement dans le nord du pays, le potentiel d’emploi est donc prometteur. Il s’agit d’un modèle à reproduire dans d’autres secteurs dans d’autres régions de production.

Une équipe de décortiqueurs de maïs à Ferkéssedougou (Ferké) dans le nord de la Côte d’Ivoire. Ils transportent le maïs récolté des champs aux machines de nettoyage puis, formant une chaîne de montage, dépouillent les feuilles et les grains des épis. © DR

 

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