Visualiser les ambitions de libre-échange de l’Afrique

Un continent africain unifié œuvrant à la réalisation d’objectifs communs constituerait une force majeure sur la scène économique mondiale.

À cette fin, les pays de la région ont travaillé à un plan ambitieux visant à créer la plus grande zone commerciale au monde. La Gambie est récemment devenue le dernier pays à ratifier la zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA), aidant ainsi l’accord à atteindre une masse critique pour aller de l’avant.

Le graphique d’aujourd’hui aide à mettre en perspective la région et le statut de l’AfCFTA.

Problème du patchwork

Une des clés pour libérer le potentiel économique de la région consiste à faciliter les échanges commerciaux entre les 55 pays africains.

Actuellement, l’Afrique est une mosaïque de réglementations et de tarifs douaniers, ce qui a nui au commerce entre pays. Par exemple, seulement 10% de l’activité commerciale annuelle du Nigéria se fait avec d’autres pays africains. Cette situation est surprenante compte tenu de la situation économique dominante du pays et de son implantation au centre du continent.

Globalement, le commerce intra-continental de l’Afrique oscille autour de 20%, tandis que les pays d’Europe et d’Asie se situent respectivement à 69% et 59%. De toute évidence, il y a beaucoup de place pour la croissance.

Qu’est-ce que l’AfCFTA?

L’AfCFTA est le plus important accord de libre-échange depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.

L’accord a pour objectif de créer un marché continental unique des biens et des services, dans lequel les gens d’affaires et les investissements pourront circuler librement.

L’année dernière, 44 dirigeants africains ont signé un accord de ratification de l’AfCFTA, dont la moitié était nécessaire pour faire avancer l’accord. Plus tôt cette semaine, la Gambie était le 22ème pays à annoncer que son gouvernement avait ratifié l’accord, respectant ainsi le seuil requis pour mettre officiellement les roues en mouvement.

Nous avons assisté à un moment historique pour le continent africain. L’AfCFTA devrait maintenant être opérationnel dans le courant du mois, créant ainsi un marché continental unique pour les biens et les services.

– Mark-Anthony Johnson, directeur général, JIC Holdings

La bonne nouvelle de l’accord est que un bon nombre des plus grandes économies africaines – y compris l’Égypte et l’Afrique du Sud – sont déjà présentes. Cependant, il y a un point mort important.

Même si le seuil pour faire avancer l’AfCFTA a été atteint, le manque d’engagement du Nigéria reste un coup majeur pour la force et la crédibilité de l’accord.

La situation du Nigéria est compliquée. Les perspectives économiques du pays sont prometteuses et Lagos est sur la voie de devenir la plus grande ville du monde au cours des prochaines décennies. D’autre part, les syndicats ouvriers s’opposent farouchement et le pays compte la plus grande concentration de personnes vivant dans l’extrême pauvreté au monde.

[AfCFTA est] une initiative politique néolibérale extrêmement dangereuse et radioactive .

– Ayuba Wabba, présidente du NLC, le plus grand syndicat du Nigeria

Alors que la majorité des pays africains semblent être d’accord avec le projet de promulgation de l’ALECA, il reste à voir si le Nigéria sera de la partie ou décidera de le faire seul.

 

Source : equities.com

Mots clés : Afrique, Actualités, Economie, Zone de libre-échange continentale africaine (AfCFTA)

Baobab News

La Rédaction

S.MARAI

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